ARGUEL dans le Doubs

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La Vouivre

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Les vouivres ont une double apparence ; tantôt elles se montrent sous la forme d’une splendide naïade, reconnaissable à l’escarboucle qu’elle porte au front, et tantôt sous la forme d’un dragon ou d’un serpent ailé.

Lorsqu’elle se baigne, la vouivre cache dans l’herbe ou dans le creux d’un rocher sa précieuse escarboucle avant de plonger dans l’onde.
Le mortel qui parvient à dérober l’incomparable bijou sans se faire surprendre par la vouivre devient riche et puissant.
Mélusine, la fée du Poitou qui chaque samedi voyait le bas de son corps transformé en queue de serpente, et qui se métamorphosa en serpent ailé le jour où elle fut surprise en cet état par son époux qui était venu l’épier dans son bain, doit sans doute être autant considérée comme une vouivre que comme une fée ou une Dame blanche.

 

Description

 La Vouivre , conformément à l’étymologie du mot, est un serpent. Sa taille est variable : de quelques dizaines de centimètres à plusieurs mètres de longueur. Rarement pourvue de pattes, elle possède toujours deux grandes ailes de chauve-souris qui lui permettent de voler. Mais ce qui la caractérise surtout, c’est qu’elle porte au front ,soit dans une cavité du crâne, soit à l’extrémité d’une sorte d’antenne griffue, une énorme pierre précieuse d’une valeur inestimable, le plus souvent un rubis, appelé “escarboucle”, parfois un diamant, et d’un éclat tel que lorsque la Vouivre vole, la nuit, elle laisse derrière elle comme une traînée de feu. Elle dépose cette escarboucle sur la rive, qu’elle cache dans la mousse, une touffe d’herbe, ou sous une pierre, avant de boire ou de se baigner ; c’est à ce moment-là seulement qu’on a des chances de s’en emparer : alors la fortune de l’audacieux est faite. Mais si la Vouivre surprend le voleur, sa vengeance est terrible.  

Mœurs 

La Vouivre passe la plus grande partie de son temps sous terre. Son repaire peut être un trou qui s’ouvre à même le sol, une caverne au flanc d’une falaise, ou le souterrain d’un château en ruines. Mais elle fréquente aussi les milieux aquatiques : rivière tranquille miroitant sous les feuillages, étang paisible au milieu d’un bois, source courant sous la mousse ou s’étalant dans un bassin de pierre, parfois même fontaine en plein cœur d’un village. C’est là qu’elle va boire ou se baigner. La vouivre apprécie les lieux peu habités comme les marais, les grottes : Courgenay est un exemple significatif.

 La Vouivre n’est pas un animal vagabond. Elle a ses habitudes. Ses déplacements se limitent le plus souvent à se rendre de son repaire au lieu propice à ses ébats aquatiques. Parfois, elle vole d’un donjon ruiné à un autre, ou tournoie au-dessus d’un clocher, ou se laisse aller un temps au fil de l’eau. Ses sorties sont régulières. C’est tous les soirs qu’elle surgit, à heure fixe, pour aller se désaltérer. Exceptionnellement, le cycle peut être plus long. Ainsi, à Avoudrey, c’est chaque année, à Noël seulement, qu’on a des chances de l’apercevoir ; à Mouthier, c’est plus précisément encore, ce soir-là, au onzième coup de minuit.

 

Ne serait-elle pas la gardienne de la Comète d'or du Sire d'Arguel ?



19/01/2014
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